Intervenant, la notation ?
Être un bon intervenant, bien plus que corriger et noter
Dans les écoles de marketing, de communication ou autres, on imagine souvent que le rôle d’un intervenant se résume à transmettre des connaissances et à mettre des notes. Pourtant, cette vision est loin de refléter la réalité du terrain.
Être un bon intervenant, aujourd’hui, c’est incarner tout un ensemble de valeurs, de postures et d’exigences qui dépassent largement le cadre académique.
À chaque correction, à chaque échange, à chaque accompagnement, une question revient : qu’est-ce qui fait vraiment un bon intervenant ?
L’exigence professionnelle, avant tout
Un bon intervenant n’évalue pas « comme un professeur », mais comme un professionnel. Il regarde un travail avec l’œil d’un directeur artistique, d’un consultant, d’un créatif, d’un communicant.
Il ne se contente pas de dire si « c’est bien » ou « c’est joli » : il évalue la pertinence, la cohérence, la viabilité, la lecture, l’impact. Un bon intervenant ne simplifie pas la réalité du métier, il la transmet.
L’équité et la cohérence dans la notation
Être exigeant ne suffit pas, il faut aussi être cohérent. Les étudiants détectent immédiatement l’injustice ou la sévérité arbitraire.
Un bon intervenant adopte une échelle claire, homogène, qui reflète la progression réelle du groupe :
➡️ Les très bons sont valorisés, mais pas sur-notés.
➡️ Les travaux plus fragiles reçoivent une note juste, argumentée, compréhensible.
➡️ Chaque jugement repose sur un cadre identifiable : concept, exécution, cohérence, maîtrise des outils, narration, mise en page.
Une classe avance lorsque les critères sont lisibles et la logique constante.
Valoriser sans flatter, corriger sans casser
L’équilibre est subtil : un bon intervenant doit savoir motiver, corriger, recadrer, encourager… parfois dans la même phrase. Quand un travail est faible, l’objectif n’est pas de blesser, mais de montrer le chemin pour progresser. Quand un travail est bon, l’objectif n’est pas de flatter, mais de pousser à aller encore plus loin.
L’art du feedback, c’est :
➡️ repérer les forces,
➡️ identifier les faiblesses,
➡️ donner des pistes concrètes,
➡️ transmettre une vision.
Un retour utile est un retour qui permet d’avancer.
Savoir reconnaître le travail, pas seulement le résultat
La meilleure copie n’est pas toujours celle qui mérite la meilleure note. Parfois, une note moyenne peut masquer un progrès immense.
Un bon intervenant voit :
➡️ l’effort,
➡️ l’intention,
➡️ la recherche,
➡️ l’évolution d’un étudiant par rapport à lui-même.
Il sait quand un étudiant a franchi un cap, même si le rendu final n’est pas spectaculaire.
Être un repère, pas un juge
Les étudiants n’attendent pas un magistrat, mais un guide.
Quelqu’un qui :
➡️ connaît le métier,
➡️ comprend les attentes du marché,
➡️ transmet les bons réflexes,
➡️ donne un cadre,
➡️ montre les réalités sans les dramatiser.
Être intervenant, c’est accepter que son rôle dépasse le cours, on influence la manière dont un étudiant percevra son propre métier.
Conclusion : un bon intervenant forme des professionnels, pas des élèves
C’est sans doute le point le plus important. Un bon intervenant ne prépare pas un étudiant à réussir un TD. Il le prépare à réussir une carrière. Ce n’est pas une question de sévérité ou de gentillesse, mais de transmission et d’exigence juste. Accompagner, structurer, inspirer, corriger, valoriser, professionnaliser : voilà ce qui fait un bon intervenant aujourd’hui.
Si cela demande de l’énergie, du temps, et parfois des doutes… ça produit aussi quelque chose de précieux : des adultes capables de penser, faire et incarner leur futur métier.
Être un bon intervenant, ce n’est pas former des élèves. C’est accompagner l’émergence de futurs professionnels.
Jonathan